Felix's blog

Top 10 des mouvements sans chefs

Pour changer les dynamismes du monde actuel, il faut changer les actions. Ces actions ne doivent pas avoir comme repère principal un chef (mystique illuminé ou pas), une hiérarchie en qui l’on doit se soumettre.

Un ou plusieurs mouvements sans leaders sont peut-être aujourd’hui nécessaires. Il paraît que les fourmis n’ont pas de chefs. Ils travaillent ensemble et assurent une coordination par un principe simple: faire le travail qui n’a pas encore été fait par un autre.

Pour cultiver une certaine coordination au sein d’un groupe, on peut pratiquer divers rituels, tels que se dire bonjour, se serrer la main ou préparer un repas ensemble. Ces méthodes de coordination représentent en réalité une forme d’empathie, en mettant en exergue les valeurs qui nous unissent. C’est un peu comme jouer.

Des individus peuvent également s’assembler autour de valeurs qui ne sont pas faciles à accepter. Quelles sont les valeurs qui rassemblent les gens autour de la télé-poubelle?

“Soyons un peu bête c’est rigolo. Faisons des petites blagues méchantes entre-nous. Célébrons notre appartenance par des rites clairement identifiables (se moquer ou insulter les autres par exemple), par de la stupidité afin que les gens puissent se détendre sans trop se prendre la tête”.

Ce collectif parvient à attirer beaucoup de monde. Les individus, en regardant la télé, en en parlant, font vivre en profondeur cette coutume. Ils font perdurer la culture de la télé.

Donc voyons ce qu’on nous propose aujourd’hui comme exemples de collectifs sans chefs… J’énumère intentionnellement des mouvements non simplistes qui ne s’appuient pas sur l’identification claire d’ennemis.

Il est peut-être important de ne pas prendre à la lettre certaines règles de ces mouvements ou de ne pas chercher à y adhérer de manière aveugle, mais simplement d’être conscient qu’ils existent, de les considérer et même de temps en temps d’accepter de pratiquer certaines habitudes qui les font vivre.

10. TangPing

Octocat

Octocat

En 2016, Luo Huazhong, 26 ans, quitte son emploi à l’usine parce qu’il se sent vide. Il parcourt ensuite 2 100 km du Sichuan au Tibet. Puis, de retour dans sa ville natale de Jiande, dans l’est de la province du Zhejiang, il passe son temps à lire de la philosophie, et se débrouille en faisant quelques petits boulots et en prenant 60 $US par mois de ses économies. Il mange deux repas par jour, généralement des œufs, du riz et des nouilles, ne dépensant qu’environ 200 yuans (31 dollars) par mois.

Luo, sous le pseudo, “Kind-Hearted Traveler”, partage un article sur le moteur de recherche chinois Baidu expliquant pourquoi il mène une vie minimaliste.

Je n’ai pas travaillé pendant deux ans, j’ai juste traîné et je ne vois rien de mal à cela. La pression vient principalement des comparaisons avec vos pairs et des valeurs de l’ancienne génération. Ces pressions ne cessent d’apparaître… Mais, nous n’avons pas à respecter ces normes. Je peux vivre comme Diogène et dormir dans un seau en bois, profitant du soleil. Je peux vivre comme Héraclite dans une grotte, en pensant au “logos”. S’allonger par terre est mon mouvement philosophique. Ce n’est qu’en s’allongeant par terre sur le dos à plât que l’homme peut devenir la mesure de toutes choses.

Luo gagne de l’argent grâce à des petits boulots, qui implique précisément de rester allonger sur le dos - l’un de ses petits boulots consiste à être un figurant dans des films, dans lesquels il joue parfois un cadavre.

Dans une interview, il déclare qu’il passe la plupart de son temps à nager et à lire des livres.

Les internautes se sont identifiés comme des “lying flatism”, publiant des photos de chats et de phoques allongés sur le dos.

9. La culture geek

Nouvelles mythologies du monde moderne. Expérimentations de nouveaux narratifs au sein du monde moderne. Recherche de gamification du monde. Le geek semble savoir habiter ce nouveau monde des technologies et refuse de grandir.

8. Le capitalisme

Le capitalisme permet aux individus de produire et d’échanger des biens et des services. Il offre également la possibilité à chacun de gagner de l’argent en contrepartie du travail accompli, apportant ainsi reconnaissance et fierté. De nos jours, il s’agit de l’un des systèmes les plus efficaces pour exercer une influence douce sur le monde. Ses rituels, axés sur l’argent, l’investissement et le travail, sont devenus des traditions qui favorisent un haut niveau de confiance entre les individus.

Le capitalisme a aussi la possibilité de favoriser l’échange, l’écoute et la communication, dans le but de renforcer la confiance et de prévenir les conflits.

7. L’écologie

L’écologie est aussi un mouvement sans chef. Elle ne consiste pas à écouter passivement certains experts qui nous présentent des données alarmantes et nous donnent l’impression que tout va mal. Ces données sont probablement fausses car elles tentent de prédire l’avenir et si elles s’avèrent correctes, elles n’aident aucunement à l’action, mais plutôt à une forme de militantisme spectacle.

L’écologie à sa source, sans aucun dérivé marxiste, nous propose plutôt de voir un monde entièrement vivant qui n’attend que d’être respecté. Donner de la valeur à la vie, c’est peut-être plus important qu’une attention exclusive du monde économique.

Mais si on voyage en jet privé pour nous raconter l’histoire de l’écologie, on accorde en réalité plus d’importance à:

l’argent et la réussite économique (prendre un jet privée coûte très cher)
l’exclusion (seule une extrême petite minorité peut prendre un jet privée)
un mépris du discours scientifique (ils nous disent que c’est le moyen de transport le plus polluant)

Même si cette personne semble agréable et souriante, une interprétation est de constater une action de sabotage du discours de l’écologie.

Le but n’est pas nécessairement de persuader les gens de croire ces histoires, mais plutôt de les rendre plus concrètes et significatives pour eux en agissant de manière cohérente avec elles. La puissance de l’écologie ne peut que venir de là. Tout ce qui doit être dit sur la destruction des écosystèmes a déjà été dit. D’ailleurs, le but n’est pas forcément de “sauver la planète” mais de participer collectivement à une histoire qui rassemble l’humanité entière à travers une prise de conscience de la vie qui est autour de nous.

S’il y a quantativement assez de personnes qui cherchent à s’immerger dans le collectif de l’écologie, sans chercher à tout prix la compétition, il peut y avoir un basculement positif, nous menant vers un monde qui ne détruit plus les conditions de subsistance des êtres vivants et favoriser les conditions d’habitabilités de la planète pour tous les animaux.

Le jour où tous les citadins d’une ville très concentrée parviendront à entendre et apprécier le chant des oiseaux le matin, nous aurons réussi à progresser vers un autre niveau.

6. Les technologies numériques (informationnelles)

La culture numérique permet de renouer Homo Sapiens avec ce qui a contribué à son succès, à savoir une culture de l’entraide. Elle commence par une volonté de communication horizontalisée, entre individus, qui permet à l’information de facilement passer entre des noeuds décentralisés. Il est d’ailleurs possible que le fonctionnement du cerveau soit assez proche de cette description. Si un noeud est détruit, l’information peut quand même passer via d’autres noeuds. Par cette méthode, la circulation de l’information et de la connaissance n’a plus de frontière. Le réseau va en quelque sorte libérer la circulation de l’information et dépasser les barrières des moyens de communication de l’époque.

Le summum de cette culture est sans doute Wikipédia, le site web, soutenu par Google et l’intelligence artificielle, qui contribuent à développer des services permettant d’acquérir des informations pour enrichir sa culture personnelle et faciliter l’apprentissage.

Le but ici n’est pas forcément d’attaquer un secteur qui choisit de valoriser les normes juridiques, le secret et la sécurité. Il s’agit plutôt d’apprécier la qualité des contributions plutôt que la performance individuelle.

5. La science

4. L’humanisme

3. La philosophie

Poser des bonnes questions.